Point technique : questions/réponses

Je réponds ici aux questions que l’on me posent le plus fréquemment :

Est ce vraiment utile de se chauffer la voix avant de chanter ? A quoi ça sert ?
On compare souvent la chauffe vocale à l’échauffement des sportifs pour ne pas se blesser. Il y a un peu de ça, il est vrai mais pas tout à fait. A mon sens la chauffe vocale sert à rappeler au corps les bonnes sensations, réveiller la bonne place vocale et bien évidemment réveiller l’énergie du corps sans laquelle rien n’est possible. Ce qu’il faut retenir : la chauffe permet aussi et surtout de se reconnecter aux sensations du corps que l’on a associées au bon placement vocal.

Comment déterminer ma tessiture ?
La tessiture est souvent définie comme l’étendue des notes que peut produire une voix. On voit donc sur internet des tableaux qui vous expliquent que si vous pouvez chanter de telle note à telle note vous êtes soprano, baryton…. Pour moi, une tessiture c’est bien plus que cela. C’est à la fois effectivement un ambitus vocal, mais aussi une couleur, une agilité….. Ce n’est pas parce que je suis capable de produire le contre-fa de la reine de la nuit que je suis soprano colorature. Effectivement, certaine contre-alto ont la possibilité de faire ces notes très aiguës, pourtant leur couleur et agilité vocale ne correspond pas au répertoire de la soprano colorature. Ce qu’il faut retenir : l’ambitus seul ne permet pas de déterminer sa tessiture.

À quelle fréquence dois je m’entraîner ? Et combien de temps ?
L’apprentissage vocal, avouons le, est long, lent, et instable. Il est donc impératif d’être très régulier dans son travail pour obtenir des résultats sur le long terme. Je dirais même que ce qui fera la différence c’est celui qui est capable de maintenir sa motivation, sa persévérance malgré les pénibles phases de stagnations (voir même fausse régression) qui nous attendent tous. Quant à la durée des entrainements, il n’y a pas de règle si ce n’est écouter son corps. La voix est un instrument fragile qui demande d’acquérir une musculature très fine donc fragile. Pour cela il vaut mieux privilégier des séances courtes mais plus régulières, pour éviter la fatigue vocale. Ce qu’il faut retenir : Il faut de la régularité, de la persévérance et écouter son corps ; privilégier les séances courtes mais plus nombreuses.

Je chante faux, puis-je espérer progresser tout de même ?
Soyons clairs, on pourrait dire qu’il existe trois catégories de gens qui chantent faux :
– Ceux qui chantent faux et ne l’entendent pas car problème d’oreille
– Ceux qui chantent faux et ne l’entendent pas vraiment car l’oreille manque d’entrainement
– Ceux qui chantent faux et l’entendent, il s’agit alors d’un problème de placement et de maitrise vocal.
A cela s’ajoute également la catégorie de ceux qui pensent chanter faux alors qu’ils chantent juste. En règle général, c’est un manque de confiance souvent lié à des réflexions anciennes « tu chantes mal », « tu chantes faux » « tu nous casses les oreilles » pas forcément justifiée. J’en profite pour rappeler à quel point ces phrases sont violentes et peuvent entrainer tout un tas de comportements vocaux problématiques : retenir sa voix, ne pas oser s’exprimer…..
Ce qu’il faut retenir : dans la majorité des cas la justesse va pouvoir s’améliorer soit en musclant l’oreille, soit en rectifiant la place vocale. Réfléchissez bien à l’impact de vos mots lorsque vous vous moquez de la voix de quelqu’un.